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LA COUPE DU MONDE

Malgré les incidents de dernière minute, les Bleus s’envolent sans hésitation pour cette Coupe du Monde en Argentine. Il faut dire que l’attente commençait à se faire longue… 12 ans que la France n’avait plus gouté au parfum d’un Mondial… C’était en 1966, en Angleterre. Ce retour à la compétition suprême marque ainsi la fin d’une période noire pour le football français et l’éclosion d’une génération de surdoués, emmenée par un certain Michel Platini. Malgré un contexte local d’une extrême violence, la satisfaction d’être présent pour le Mondial et l’envie de bien y figurer ont canalisé l’Equipe de France.

Et si les Bleus ne se penchent pas sur ce qui se passe autour, c’est surtout parce qu’ils en sont totalement coupés. Reclus dans leur hôtel situé à 50 km de Buenos Aires, les joueurs, bien que n’ayant aucune consigne particulière, ne sortiront jamais de leur QG, si ce n’est pour leurs matches et entraînements. Et ce n’est qu’après la Coupe du Monde, ou par l’intermédiaire de joueurs d’autres sélections, qu’ils découvriront la sanglante réalité du pays. À cette époque ils sont néanmoins bien au courant du contexte politique du pays hôte. Et la présence de nombreux policiers quadrillant leur hôtel est là pour le leur rappeler. Ces derniers scrutent les allers et venues autour de l’hôtel et demandent aux Bleus de leur téléphoner toutes les heures. Malgré des contacts avec l’équipe d’Italie, qui partage leur hôtel, les Bleus restent isolés. Leurs seuls visiteurs se nomment Bernard Pivot et Bernard Henri Levy. Le premier, venu leur apporter des livres. Le second, lui, à des intentions beaucoup plus politiques. Car même si les Bleus ont bel et bien atterri en Argentine, l’idée d’un boycott continue de faire son chemin…

© 2014 par Hugo Lane, Matthieu Mendolia & Guillaume Rathier. Propulsé par Wix.com
 

Le boycott est définitivement oublié. Mais les Bleus ne restent pas pour autant insensibles à la situation politique du pays hôte. Ainsi, tout au long du Mondial et par solidarité avec les victimes de la dictature, ils porteront chacun le nom d’un prisonnier du régime. Quand bien même l’Equipe de France se retrouve dans une poule extrêmement relevée, avec notamment l’Argentine et l’Italie, c’est bien elle qui fait figure d’épouvantail de la compétition, en partie à cause de son « positionnement » politique.

Dominique Baratelli, Christian Lopez et Jean Petit (de haut en bas) témoignent.

Une équipe à battre et une équipe finalement battue. Dans leur premier match de la compétition, les Bleus s’inclinent face à l’Italie (2-1), malgré le but le plus rapide de l’histoire de la Coupe du Monde, inscrit par Bernard Lacombe. Mais la polémique naîtra finalement de leur deuxième match de poule. Opposés à l’Argentine dans un match décisif pour la qualification, les Bleus cèdent une nouvelle fois (2-1). Un but de Michel Platini pour la France, contre une réalisation de Leopoldo Luque et surtout un pénalty très discuté de Daniel Passarella. Et même si la France s’imposera ensuite, pour l'honneur, contre la Hongrie (3-1), la défaite contre le pays hôte restera en travers de la gorge de certains Bleus…

Ce match alimentera les soupçons autour d’un possible traitement de faveur des arbitres envers l’équipe argentine. Car après cette victoire, s’ensuivront notamment le surprenant et large succès des locaux contre le Pérou, et la victoire finale contre les Pays-Bas. Les pays organisateurs de Coupe du Monde ont certes souvent réalisé de (très) bons parcours à domicile (l’Uruguay en 1930, l’Italie en 1934, l’Angleterre en 1966, la RFA en 1974, et la France en 1998). Bénéficiant naturellement du soutien du public, et peut-être d’une certaine forme de laxisme du corps arbitral. Mais le succès de l’Argentine, en 1978 reste l’un des plus controversé.

« Contre l'Argentine on se fait voler, littéralement voler »

Christian Lopez

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