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UN MONDIAL INSTRUMENTALISE

 

Tout comme la Coupe du Monde 1934 en Italie fasciste et les Jeux Olympiques de 1936 en Allemagne nazie, la Coupe du Monde 1978 a servi à renforcer le pouvoir en place. Les grandes compétitions sportives sont, en effet, toujours l'occasion de campagnes de propagande et d'asseoir un peu plus un pouvoir totalitaire. La coupe du monde en Argentine ne déroge pas à cette règle.

 

Aussi, le régime a vanté auprès du peuple argentin les bénéfices qu'il tirerait de cet événement dont la responsabilité incombe bien évidemment au régime du général Videla. La télévision en couleur s'est démocratisée avec la Coupe du Monde. L'agrandissement et la rénovation des stades a aussi permis d'adoucir un peuple passionné par le sport le plus populaire du monde.

 

En utilisant allègrement l'image de la fête populaire, les dirigeants de la junte militaire ont aussi voulu se montrer plus humains aux yeux du public. Ils assistaient aux matches en civil comme pour signifier « vous me voyez, je suis comme vous, je vais au match car j'ai les mêmes goûts que vous et je suis habillé comme vous ». 

 

Mais personne n'est dupe, il s'agissait bien ici d'exacerber le nationalisme et de tenter d'unir les Argentins contre les « ennemis extérieurs de l'Argentine » qui avaient souhaité le boycott de la compétition.

 

Après la finale, remportée par l'Argentine, c'est le général Videla qui remit la coupe au capitaine argentin Daniel Passarella. Un pied de nez à tous ses détracteurs étrangers et nationaux et une manière de s'attirer les faveurs d'une frange de la population argentine. En politique, il est toujours important de se placer auprès de ceux qui gagnent. Même si d'aucun affirment que cette victoire aurait été orchestrée par le régime.

 

Ce ne serait pas l'événement le plus scandaleux. Peu avant le début de la compétition, le régime a décidé de raser un bidonville situé près du stade de River Plate (au nord de Buenos Aires). Il fallait supprimer ce témoignage du passé, cette verrue honteuse et inacceptable dans un pays autoproclamé exemplaire. Non loin se trouvait l'école mécanique de l'armée dont on apprit quelques années plus tard qu'elle avait servi de lieu d'emprisonnement et de torture...

© 2014 par Hugo Lane, Matthieu Mendolia & Guillaume Rathier. Propulsé par Wix.com
 

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